DE LA VILLE DE PARIS.

215

[•57']

court de Parlement, son frere'¹', sont comparuz:

Messieurs Marcel, Prevost des Marchans;

Poulin, Boucquet, de Cressé, Eschevins;

Messieurs le Premier President, President Hennequin, Du Drac, Perrot, de Charmeau, de Courlay, Sanguin, Dugué, Lelièvre, de Chomedey, de Jumeauville, de Montmagnye, de Brageloigne, Aubry, Conseillers'²'.

En laquelle assemblée est venu monsieur m'Jehan de Refuge '³', conseiller du Roy en sa court de Parlement, lequel, en vertu de certaine procuration à luy passée par icelluy s^r de Villabry, le jour d'hier, par devant Bergeon et Bergeon, notaires, a résigné led. office dè Conseiller de Ville ès mains de messieurs les Prevost des Marchans, Eschevins et xxiu aultres Conseillers de lad. Ville, pour, ou nom et au proffict dud. sieur President Prevost, suppliant, mesd. sieurs les Prevost des Marchans et Eschevins et Conseillers voulloir admettre lad. resignation.

Sur quoy la matiere mise en deliberation, a esté conclud et deliberé par toute la compaignie, sans aulcune contradiction, que lad. resignation, comme favorable et faicte de frere à frere, doibt estre et a esté admise, pour et au proffict dud. sieur President Prevost, suivant les ordonnances et reiglemens faictes el données en pareil cas.

Et peu de temps après, est venu audict Bureau icelluy sieur President Prevost, lequel a accepté lad. resignation, au moyen de quoy a esté receu led. sieur au serment accoustumé dud." office de Conseiller de Ville par mesd. sieurs.

Ce faict, led. sieur Bouquet, Eschevin, a declaré qu'il protestoit et proteste que, advenant vaccation de l'un desd, estatz de Conseillers par mort, que cc qui a esté faict en faveur de m^e Jacques Sanguyn et sire Claude Le Prebstre, le xxvin' jour de septembre dernier''¹', ne luy puisse nuire ne prejudicier, ainsi qu'il feist dès led. jour.

CCCLXX [LVII].

Arrest de la Court de Parlement touchant les saillies.

i 5 février i5₇i. (I3, fol. 4o r°.) W

Extraict des Registres du Parlement. "Veue par la Court la requeste à elle presentée par Marin Lebrun, maistre orfevre à Paris, et Estienne Bonnel, maistre drappier, aussi demourant à Paris, rue Sainct Jacques de la Boucherie, viz à viz du pont au Change, contenant que les supplians, par ordonnance des Prevost des Marchans et Eschevins de ceste Ville, leur avoit esté enjoinct, tant pour le passaige du charroy, gens de cheval qui par chascun jour et incessamment passoient par ladicte rue, comme estant la rue la plus fréquentée de tous les quartiers de lad. Ville, coupper et retrancher la moictié et plus de leurs maisons, affin de rendre le passaige plus aisé et commode, et obvier aux inconveniens qui le

plus souvent estoient advenuz el qui pourroient encores advenir, d'aultant que le lieu estoit estroict. "A laquelle ordonnance lesd, supplians desiransla decoration de lad. Ville, en consideration plus du proffict publicq que de leur particullier, entendoient obeir; toutesfois ilz doubtoientque, au moyen des ordonnances faictes pour le regard des saillyes, on les voulsist empescher à faire employer et servir le bois de charpenterie desdictes deux maisons sur le devant d'icelles et selon le retranchement, si par lad. Court ne leur estoit sur ce pourveu. Veues les conclusions du Procureur general du Roy sur ce, ct encores oy en lad. Court, pour ce mandé, ayant communicqué avec son substitut au Chastelet de Paris, et tout consideré;

l') La famille Prévost, dont plusieurs membres exercèrent à Paris, pendant le cours du xvi° siècle, des offices de judicature, était originaire de Blois. Jean ll, fils de Jean I", conseiller au Parlement, était seigneur de Saint-Cire et de Villabry et conseiller à la Cour des Aides. Son frère cadet, Bernard, seigneur de Morsan et aussi de Villabry, en faveur duquel il résigne sa charge de Conseiller de la Ville, avait été d'abord conseiller clerc au Parlement, charge qu'il échangea, le 20 mars i548, contre une de lai, avec son frère aîné Nicolas, chanoine de Notre-Dame de Paris et prieur de Meulan. Président des Requêtes du Palais sur la résignation de son père, puis Président à mortier au lieu de François de Saint-André, le 22 septembre i563, il exerça ce dernier office jusqu'au 22 septembre 1585, date de sa mort. Il avait épousé Madeleine Potier, fille de Jacques, seigneur de Blancmesnil, conseiller au Parlement, dont il n'eut point d'enfants. (Blanchard, Les Présidens au mortier, Paris, 16/17, ^m~-°l-> P' -5-i 253.)

'-) tt Conseillers» manque dans A.

'-> Jean de Refuge ou du Refuge, reçu conseiller au Parlement dc Paris, le i4 janvier 1564 n. s., était fils de François de Refuge, seigneur de Précy-sur-Marne, avocat général à Ia Cour des Aides, et de Jeanne Allegrain, et beau-frère de Jean Prévost, s^r de Villabry, quiavait épousé sa sœur Madeleine.

<⁴' La date est restée en blanc dans A. Voir ci-dessus le n° CCCXXXV, page 191.

'-> Cet arret n'a pas été transcrit dans A.



		DE LA VILLE DE PARIS.		215
[•57'] court de Parlement, son frere'¹', sont comparuz: Messieurs Marcel, Prevost des Marchans; Poulin, Boucquet, de Cressé, Eschevins; Messieurs le Premier President, President Hennequin, Du Drac, Perrot, de Charmeau, de Courlay, Sanguin, Dugué, Lelièvre, de Chomedey, de Jumeauville, de Montmagnye, de Brageloigne, Aubry, Conseillers'²'. En laquelle assemblée est venu monsieur m'Jehan de Refuge '³', conseiller du Roy en sa court de Parlement, lequel, en vertu de certaine procuration à luy passée par icelluy s^r de Villabry, le jour d'hier, par devant Bergeon et Bergeon, notaires, a résigné led. office dè Conseiller de Ville ès mains de messieurs les Prevost des Marchans, Eschevins et xxiu aultres Conseillers de lad. Ville, pour, ou nom et au proffict dud. sieur President Prevost, suppliant, mesd. sieurs les Prevost des Marchans et Eschevins et Conseillers voulloir admettre lad. resignation.			Sur quoy la matiere mise en deliberation, a esté conclud et deliberé par toute la compaignie, sans aulcune contradiction, que lad. resignation, comme favorable et faicte de frere à frere, doibt estre et a esté admise, pour et au proffict dud. sieur President Prevost, suivant les ordonnances et reiglemens faictes el données en pareil cas. Et peu de temps après, est venu audict Bureau icelluy sieur President Prevost, lequel a accepté lad. resignation, au moyen de quoy a esté receu led. sieur au serment accoustumé dud." office de Conseiller de Ville par mesd. sieurs. Ce faict, led. sieur Bouquet, Eschevin, a declaré qu'il protestoit et proteste que, advenant vaccation de l'un desd, estatz de Conseillers par mort, que cc qui a esté faict en faveur de m^e Jacques Sanguyn et sire Claude Le Prebstre, le xxvin' jour de septembre dernier''¹', ne luy puisse nuire ne prejudicier, ainsi qu'il feist dès led. jour.

CCCLXX [LVII].	Arrest de la Court de Parlement touchant les saillies. i 5 février i5₇i. (I3, fol. 4o r°.) W

Extraict des Registres du Parlement. "Veue par la Court la requeste à elle presentée par Marin Lebrun, maistre orfevre à Paris, et Estienne Bonnel, maistre drappier, aussi demourant à Paris, rue Sainct Jacques de la Boucherie, viz à viz du pont au Change, contenant que les supplians, par ordonnance des Prevost des Marchans et Eschevins de ceste Ville, leur avoit esté enjoinct, tant pour le passaige du charroy, gens de cheval qui par chascun jour et incessamment passoient par ladicte rue, comme estant la rue la plus fréquentée de tous les quartiers de lad. Ville, coupper et retrancher la moictié et plus de leurs maisons, affin de rendre le passaige plus aisé et commode, et obvier aux inconveniens qui le			plus souvent estoient advenuz el qui pourroient encores advenir, d'aultant que le lieu estoit estroict. "A laquelle ordonnance lesd, supplians desiransla decoration de lad. Ville, en consideration plus du proffict publicq que de leur particullier, entendoient obeir; toutesfois ilz doubtoientque, au moyen des ordonnances faictes pour le regard des saillyes, on les voulsist empescher à faire employer et servir le bois de charpenterie desdictes deux maisons sur le devant d'icelles et selon le retranchement, si par lad. Court ne leur estoit sur ce pourveu. Veues les conclusions du Procureur general du Roy sur ce, ct encores oy en lad. Court, pour ce mandé, ayant communicqué avec son substitut au Chastelet de Paris, et tout consideré;

l') La famille Prévost, dont plusieurs membres exercèrent à Paris, pendant le cours du xvi° siècle, des offices de judicature, était originaire de Blois. Jean ll, fils de Jean I", conseiller au Parlement, était seigneur de Saint-Cire et de Villabry et conseiller à la Cour des Aides. Son frère cadet, Bernard, seigneur de Morsan et aussi de Villabry, en faveur duquel il résigne sa charge de Conseiller de la Ville, avait été d'abord conseiller clerc au Parlement, charge qu'il échangea, le 20 mars i548, contre une de lai, avec son frère aîné Nicolas, chanoine de Notre-Dame de Paris et prieur de Meulan. Président des Requêtes du Palais sur la résignation de son père, puis Président à mortier au lieu de François de Saint-André, le 22 septembre i563, il exerça ce dernier office jusqu'au 22 septembre 1585, date de sa mort. Il avait épousé Madeleine Potier, fille de Jacques, seigneur de Blancmesnil, conseiller au Parlement, dont il n'eut point d'enfants. (Blanchard, Les Présidens au mortier, Paris, 16/17, ^m~-°l-> P' -5-i 253.) '-) tt Conseillers» manque dans A. '-> Jean de Refuge ou du Refuge, reçu conseiller au Parlement dc Paris, le i4 janvier 1564 n. s., était fils de François de Refuge, seigneur de Précy-sur-Marne, avocat général à Ia Cour des Aides, et de Jeanne Allegrain, et beau-frère de Jean Prévost, s^r de Villabry, quiavait épousé sa sœur Madeleine. <⁴' La date est restée en blanc dans A. Voir ci-dessus le n° CCCXXXV, page 191. '-> Cet arret n'a pas été transcrit dans A.